Franchise : 10 conseils pour éviter les pièges

le 27 mars 2008

La franchise est à la mode. Mais ce n'est pas une formule miracle pour gagner vite et plus sans travailler plus et surtout sans vérifier où l'on met les pieds.

Voici quelques conseils du Cidef pour éviter les pièges de la franchise.

Éplucher la presse

Récoltez toutes les informations parues sur votre futur franchiseur. Avec Internet et Google, c'est facile. La majorité des articles ne font que reprendre les affirmations des enseignes. Mais certains sont critiques, posent des bonnes questions, rappellent des incidents du passé. Ces articles-là doivent vous faire réfléchir. Tentez de contacter leurs auteurs. 

Choisir sa franchise comme on choisit sa maison

On n'achète pas une maison sur catalogue. On visite, on vérifie les murs, la charpente, l'environnement, l'isolation. On effectue une deuxième visite, etc.

Pour une franchise, il faut adopter la même attitude et ne pas se contenter des affirmations du vendeur, en l'occurrence le franchiseur. Bien sûr qu'il ne va pas mettre en avant les défauts de la cuirasse, la boutique au bord du dépôt de bilan, ou le produit qui ne se vend pas ! 

Étudier le marché

Le franchiseur doit vous fournir un état du marché national et local qui doivent être argumentés. Dans le cas contraire, méfiance  ! Mais cela ne suffit pas. Vous devez réaliser vous-même votre étude de marché local : état de la concurrence, données démographiques, parts de marché à prendre... 

Étudier le DIP

Ah ! le fameux Document d'Information préalable, le célèbre Document Doubin. On devrait l'intituler "L'inspecteur DIP mène l'enquête" ! C'est l'instrument d'enquête sur le franchiseur, son histoire, son réseau, son bilan. A consommer sans modération. Une fois épluché le DIP, posez toutes vos questions au franchiseur. Si ses réponses vous satisfont, banco ! 

S'entourer de conseils

Il n'est pas concevable de se lancer sans vous faire assister :

  • Par un expert-comptable qui va éplucher les chiffres, vous aider à bâtir le compte d'exploitation prévisionnel et le dossier financier à présenter au banquier.
  • Par un avocat spécialisé en franchise qui vous délivrera une véritable expertise sur le projet de contrat, et vous dira ce qui est négociable, ce qui ne l'est pas, et ce qui est dangereux.
  • Par un banquier, le vôtre, celui qui vous financera. La plupart des établissements ont un pôle franchsie,a vec une veille permanente sur tous les réseaux. S'il y a un risque pour le banquier, il y en a un pour vous ! 

Faire le tour des franchisés

Préparez une grille de questions à poser aux franchisés du réseau. Posez toutes les questions, et surtout les bonnes : combien ça gagne ? Les promesses sont-elles tenues ? Les produits sont-ils bons ? Ne vous contentez pas des franchisés récents. En général, c'est "tout nouveau, tout beau ". Il faut aussi contacter les anciens. A moins de 10 franchisés (ou d'une majorité pour les petits réseaux) , votre enquête ne sera pas complète. 

Faire une expérience dans un magasin

Certain réseaux le proposent : demandez à passer quelques jours dans un point de vente franchisé. Cela vous mettra dans l'ambiance. Par exemple, chez un fleuriste, vous apprendrez qu'il fait froid, que vous avez tout le temps les mains dans l'eau, que les horaires sont exténuants, et que les roses, ça pique ! 

Prévoir son financement

Monter son commerce, cela coûte. Acheter une franchise, cela coûte encore plus. Et s'il faut un emplacement n°1, cela monte encore.

En général, l'apport personnel minimum requis correspond à 30 % de l'investissement initial. Comptez large, si vous le pouvez et prévoyez un substantiel fond de roulement. Car il ne faut pas trop espérer rentrer dans ses fonds rapidement. 

Se méfier 

  • Des réseaux "sans droit d'entrée ni royalties" : mais alors, comment gagnent-ils leur argent ? Ce n'est quand même pas l'Armée du Salut ! 
  • Des nouveaux réseaux sans unité pilote : ils n'ont pas testé leur concept. Attendez donc qu'ils l'aient fait, ce n'est pas à vous d'essuyer les plâtreDes réseaux qui se présentent comme n'étant pas de la franchise, mais une forme d'association plus vague, telle que partenariat, licence de marque, etc. Cela cache souvent une absence de savoir-faire.
  • Des réseaux qui ne demandent qu'un investissement faible,  ou un apport personnel inférieur à 30%, ou qui vous promettent un retour sur investissement ultra rapide

Fuir

Les réseaux qui ne délivrent pas de DIP, ou qui délivrent un DIP bâclé.

Lire aussi :

Retour